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betty black
23 août 2016

complètement à l'ouest.

il fait beau. les enfants s'amusent. ils ne sont pas toujours en joie. surtout le grand, le soir, quand il est fatigué. rien ne va. son père lui manque. il voudrait être ailleurs. la journée ne lui a pas plu. etc. sauf qu'à la plage, impossible de les décoller des rochers. à côté des berniques, ils sont plus tenaces.
je me baigne. c'est frais. pour ne pas dire froid. au début. et puis aussi un peu après. et ça finit par passer. et je nage. au loin. au large. je suis bien. sur le sable je lis. je réajuste sans cesse mon maillot. surtout le haut. y a pas à dire, j'ai plus de seins qu'une gamine de 6 ans. c'est la taille du maillot de bain. acheté pour luciole. mais maman, il n'est pas très bien ce maillot. ouais, ben, à ce prix-là, on va l'user un peu. il est riquiqui sur mon cul.
j'ai croisé gus. 80 balais. qui venait se baigner. j'ai appris qu'il faisait de la gymnastique d'entretien chaque matin. et se baignait dans la crique dès qu'il pouvait. sa femme décline. surtout la mémoire. elle a 4 ans de plus que lui. lui aussi, il sent que sa mémoire défaille.
j'ai vu ma cousine qui n'est pas ma cousine, mais bon, on va pas chipoter. elle ressemble de plus en plus à sa mère. je regarde sa silhouette. est-ce que, dans 6 ans, j'aurais évolué comme elle ? elle parle, elle parle, elle parle. elle a deux chiens, deux mandarins, deux ados, et un vieux père, 92 ans, assis dans le canapé, devant l'écran allumé, il a gardé son sourire moqueur et ses yeux bleus, dans un corps recroquevilé, légèrement rabougri, comme un vieil arbre chenu et vermoulu.
il y a des figues dans le figuier, les oiseaux et les guêpes se chargent de piller les plus beaux fruits, noirs, ouverts, dégorgeants de pulpe rose, les questches sont vérolées une sur deux, les mirabelles ne sont pas mûres. j'ai fait une tarte aux quetsches. et j'ai ajouté d'autres prunes, parce que la moitié de la cueillette est partie à la poubelle avec son rab de protéines.
je suis bien ici.
dans la vieille guimbarde de ma mère, j'ai emmené mon fils, à la coop maritime du port, pour ma petiet piqûre nostalgique. quand j'ai dit à la patronne que j'étais la petite fille de l'institutrice de l'école du port, elle m'a fait une réduction sur l'article pas soldé.
je suis revenue le soir, à côté, au bar-restaurant au-dessus du café du port, pour boire une bière, avec des collègues, l'une de passage pour quelques jours de vacances chez l'autre qui a pris sa retraite dans la grande ville de l'autre côté de la rivière.
j'ai acheté des langoustines, vivantes, sur la criée, j'ai tout mangé, les dernières pattes en solitaire dans la cuisine de ma grand-mère.
l'une de mes collègues est tombée en se levant, parce que la terrasse était piégée, une marche dissimulée derrière sa chaise, j'ai eu peur, elle s'est fait opérer des hanches il y a un an ou deux de cela.
je ne vois pas le temps passer. je vais tenter de prendre un train dans la nuit pour ne pas partir dans l'après-midi de ma dernière journée d'été ici.
j'ai remercié ma mère. je lui ai dit qu'elle avait bien fait de s'installer ici, ne serait-ce que pour ces quelques jours que j'y ai passé, avec mes enfants et elle.

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