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betty black
23 juillet 2017

Toujours ces histoires de famille.

Il y a quelques mois, je dirai au mois de mai à peu près, je demande au grand-père et à sa compagne, s’ils seraient prêts à accueillir nos enfants pour deux ou trois nuits chez eux, à la montagne, aux mêmes dates que l’année passée, et selon les mêmes modalités. C’est un exercice auquel on se plie pour faire plaisir aux grands-parents, parce que plus ça va, plus ils sont en mauvais état, et on n’a pas toujours très bonne conscience de leur imposer de la fatigue, on se dit que leur joie compensera ça, et on sait aussi comment ça se passe en vrai : des paquets de bonbons, deux écrans télé, l’un dans le salon, l’autre dans la chambre, avec des programmes différents si aucun accord n’est trouvé… bref… passons… c’est un moment un peu différent, où les générations anté- et post- -nous se retrouvent sans nous.

« Attends un peu, j’ai un engagement, je vais voir. »

Quelques jours ou semaines plus tard, j’ai le ok ! les enfants passeront ces trois jours au chalet. Jusqu’ici, tout va bien.

Deux semaines avant de confier les enfants, je demande s’il serait possible qu’ils accompagnent mon grand pour sa dernière journée de stage.  Cela semble compliqué. On en apprend davantage. Ils ont deux autres enfants avec eux au chalet ces mêmes jours, les cousins, mêmes âges. Et là, on se dit « : tatatata, ça va pas le faire, déjà que deux, la fatigue pour eux, c’est compliqué, mais les cousins en sus ! » première réaction : ok, mais nous, on n’est pas d’accord, décision : on rapatrie toute la famille. Pas question de s’entendre dire pendant des années « ah la la, la fatigue que c’était, et on était malade ensuite, la bronchite, et ma hanche, et puis, mes yeux et la route, c’est dangereux,  les enfants ont bien profité, eux ! mais nous, la forme, c’est plus ce que c’était, etc. etc.

Donc : Les enfants vont se cogner 10 heures de transports et quelques jours à s’ennuyer dans un appart en ville, parce que je n’ai pas le temps de trouver un autre arrangement en moins de 10 jours pour faire garder mes enfants sur la région pendant trois jours, au débotté comme ça. Très bien.

On s’est fait pourrir : vous nous privez de la joie de recevoir nos quatre petits enfants tous ensemble.

Euh, non. Si vous voulez vos quatre petits-enfants ensemble, ça s’organise. Comme chez la mamie. Sur une journée, avec quelques parents, parce que la fatigue, ça se partage, et passé 75 ans, on peut comprendre, surtout avec vos problèmes de santé récurrents dont vous ne cessez de nous parler à longueur d’année…

On apprend que la mère des eux cousins sera présente. Ah ? ça non plus, on ne le savait pas. Mais alors, comment dire que notre fils ne supporte pas qu’on le laisse au chalet avec sa tante ? nous l’avons appris au mois de juin, au détour d’une conversation lors d’un trajet en voiture pour aller chez la marraine de ma fille. Mon fils « Luciole, elle a trop de chance d’avoir Angelina pour marraine, elle est trop sympa et tout et tout… »… ah bon ? raconte un peu…. « ben oui, dents de castor, quand on est au chalet avec elle, elle gueule tout le temps, et moi, j’en ai marre que ça crie toujours comme ça…. C’est pas sympa, on s’ennuie aussi. » ah ??? et dire que quand on arrive et quand on vient, c’est tout sourire tout miel, tellement sirupeux que ça me débecte -mais j’ai toujours mis ça au diapason du peu d’estime que je lui porte…- et de nous dire, à nous les parents : « oh, c’était tellement génial, on s’est beaucoup amusé, on a fait des coloriage et de la pate à modeler, c’était super !!!! » c’est toujours super avec elle, le super ne voulant rien dire d’autre « ta gueule, fous moi la paix avec tes questions, de toutes façons, je ne vais pas y répondre, et surtout pas avec sincérité. »

Donc : voilà la deuxième raison qui fait que les enfants rentreront avec nous plutôt que poursuivre leurs vacances à la montagne.

Mais ça ne s’arrête pas là ! que nenni.

Nous apprenons donc que les parents, donc dents de castor et tête d’alligator
(« son géniteur » comme elle le dénommait à sa demi-sœur il y a quelques années, commettant encore une fois un souci de sémantique et montrant sa confusion des générations… je sens que je ne suis pas claire : à sa demi-sœur qui n’avait ni mec, ni enfant à l’époque, elle avait dit « mais tu n’as plus qu’à faire comme moi, prends donc un géniteur ! » où l’on voit que l’eau de rose n’était pas de la partie dans leur histoire de couple qui n’était pas d’amour…)

Donc Dents de castor et Tête d’alligator se séparent, et ont prévu de l’annoncer à leurs enfants la veille de leur séjour au chalet du grand-père ! On supposait qu’il y avait de l’eau dans le gaz de ce couple qui s’est pacsé en secret, qui allait à la messe tous les dimanches mais ne pouvait pas se marier… bref… ils ont prévu d’annoncer une grande nouvelle à leurs enfants, avant de les mettre avec les nôtres chez le grand-père.  Si encore les cousins étaient des enfants proches et complices… si encore ils se connaissaient bien… mais là, rien de tout ça. Egoïstement, je pense à mes gosses. Je n’ai pas envie qu’ils soient mêlés à tout ça, ce n’est pas leur histoire, je n’ai pas envie qu’ils soient loin de leurs parents avec leurs cousins qui viennent d’apprendre la séparation de leurs parents. Et puis, je pense que ces cousins auront besoin de toute l’attention de leurs grands-parents à ce moment-là, et que l’ambiance ne va pas être très « youp là boum » même si, dans cette famille, on sourit tout le temps, sauf quand il n’y a pas de spectateur… auquel cas, d’après mon fils, ça crie beaucoup, beaucoup…

Bref, dans cette histoire, j’ai encore l’impression d’avoir été manipulée, que quelque chose s’est orchestré dans notre dos. Je sais, je fais ma parano, mais quand même : que dire d’une organisation prévue de longue date (quelques mois auparavant) bousculée par la décision de ma belle-sœur d’amener ses enfants aux mêmes jours au chalet, jouant de son père « ce sera tellement sympa que je gère une cousinade au chalet, et puis, toi, tu auras tes quatre petits-enfants réunis autour de toi, c’est super, non ? », refusant d’entendre l’argument de son frère à propos de la fatigabilité de leur père, vu son état de santé fragile, etc.

Cela aura valu une engueulade téléphonique musclée entre père et fils. Suivie d’un message d’excuse du père, le premier en 50 ans !!! et rien que pour cela, finalement, cela mérite d’être noté. Et mémorisé. Ce jour devrait être gravé d’une pierre blanche.

Ce jour donc, on a convenu de faire la route pour aller diner chez le grand-père, un jour pareil, on peut faire tous les sacrifices. Ils ne voulaient pas venir dans la vallée, trop fatigués… (et dire qu’ils sont disent prêts à garder 4 mioches trois jours durant !)

Nous sommes montés donc, les enfants ont couru réclamer à leur grand-père, en secret, -j’adore les secrets d’enfants : « grand-père, tu  peux venir ? j’ai quelque chose à te demander en secret… »  -
les paquets de bonbon et les programmes télé, le dérangeant dans notre discussion à plusieurs reprises parce que ça ne marche pas toujours, la télé moderne, quand elle est bloquée sur les chaines d’information et de sport…. Je dis ça, je ne dis rien…

Après avoir appris entre l’apéro et l’épaule, que la sœur avait beaucoup insisté auprès de son père le matin même pour s’inviter au diner, pour s’expliquer avec son frère. Les interdictions formelles de son père n’avaient pas raison de sa fureur, elle a capitulé quand son père lul a dit » tu veux te disputer avec ton frère devant ses enfants ? », rappelant peut-être un scénario de son enfance, quand mère et père s’écharpaient à portée de leurs enfants….

Nous avons diné une purée toute faite, mais bio, avec une épaule d’agneau, mon dessert (un crumble) était meilleur que celui du pâtissier du village… mais il aurait fallu qu’on s’extasie sur ce parfait au coquelicot : un cheese-cake raté, nappé de fluo d’un rouge douteux quand on sait que le colorant rouge alimentaire désormais est déconseillé à la consommation des enfants… si, si, regardez de plus près les listes des ingrédients…, bref, passons, ne faisons pas la fine bouche, nous fêtons des réconciliations…

Nous partons, pas trop tard, on a la route à faire… et le départ pour la ville est demain.

Le clou est d’apprendre qu’ils sont descendus dans la vallée le lendemain matin, parce qu’ils avaient des rendez-vous médicaux et autres… se rendent-ils compte de ce qu’ils nous demandent ? faire un aller-retour la veille au soir, alors qu’ils ont le trajet à faire le lendemain, et qu’ils ont deux lieux où dormir dans la vallée ? je ne crois pas. Parce que tous les sujets de conversation ont tourné autour de leur fatigue, de leur perte de vivacité et de perception : ton père a embouti une voiture, et il était tellement sous l’emprise de ces médicaments qu’il disait « non, non, ce n’est rien, on s’en va, je n’ai rien touché. » l’avant de la voiture emboutie était enfoncé… il n’en avait pas conscience. Et elle de nous raconter la semaine dernière sa perte de vigilance, un état un peu bizarre où elle n’était pas vraiment là, perdait tout, ne se souvenait de rien. Ils en rient. Nous aussi.

Un peu jaune intérieurement… quatre mioches pendant trois jours ??? vous êtes vraiment sûrs ?

 

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