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betty black
12 avril 2010

luxe.

Prendre l'avion, pester intérieurement contre ces connards qui doublent à toute vitesse devant ma valise et la poussette pour aller plus vite à l'enregistrement, pester contre ces connes au sourire affable qui ne font rien pour m'aider, elles savent sourire comme si elle prenait la pose, petite fille dans la cabine du photomaton, se diriger vers l'hôtesse qui a dit "ensuite" en levant le nez de son comptoir, arrivée devant elle, elle me jette un regard étonné, "ah non, m'dame, je ferme", se retourner vers l'autre comptoir qui vient de se libérer, et ne rien trouver à dire au pauvre type qui se précipite sur le comptoir en évitant soigneusement de me regarder, je passerai A-PRES lui, et son démantèlement de valise qui pèse deux kilos de trop, il a aussi quatre sacoches en bagage à main, non mais, c'est autorisé, ça ? ma fille a droit à 10kg de bagages et une poussette, le bonheur si je veux.
je file aux bagages encombrants, je dépose la poussette, je passe les contrôles, j'ai le droit à des liquides pour le bébé, oui, tout le liquide se trouve dans mes seins, je note mentalement que le jour où j'envisage une carrière de kamikaze terroriste d'avion, il ne faut pas oublier d'emporter le bébé et de mettre le liquide dans une bouteille d'eau pour préparation de biberon- enlever l'ordinateur du sac, enlever les bottines, trop facile avec un bébé en écharpe, enlever l'écharpe aussi, confier le bébé le temps de..., passer le portillon, reconfier le bébé, mettre les bottines,l'écharpe, reprendre le sac, demander où aller boire un café, là-bas, derrière, se réconcilier avec le monde avec un petit noir et un charmant monsieur au comptoir, écouter l'annonce "un ordinateur portable noir a été oublié au contrôle, merci de vous présenter aux agents", oui, c'est moi, on me demande de l'allumer, c'est con, il n'y a pas de mot de passe au démarrage sur  mon ordi perso, on attend, la photo de la main de mon fils apparait, la fliquette ou assimilée me dit "c'est bon, je suis sûre que c'est le vôtre", je la trouve un peu hâtive dans ses conclusions, mais peu importe, mon café n'est pas encore trop froid. Luciole charme un type dans le boyau qui nous mène à la carlingue, c'est notre voisin de rangée ! il a le hublot, fait des mots fléchés et remplit des sudokus, boit une bière, est normand, va pour une semaine faire une recette usine de matériel de filtration d'eau en Espagne, et fait gazouiller ma fille tant et plus.
Je suis la dernière à sortir, je change ma fille, tout le personnel de bord et d'escale m'attend, je ralentis la rotation, je m'excuse auprès de tous, y compris l'équipe de ménage, prête à l'attaque, aspirateurs et sacs brandis.
Tapis bagages, taxis, arrivée.
Demeure, dorures, luxe, solennité, orchidées, soleil, nuages blancs de carte postale accrochés dans l'azur, mer, eau, ressac, sable, vagues, vent, écume, iode, embruns, rochers, falaises, phare noir et blanc, enfants au bord de l'eau, plus grands sur les promenades... nous allons être bien, très bien ici.

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Commentaires
B
... j'ai l'impression d'avoir écrit cette note il y a un siècle... je partais pour 4 jours, 10 jours plus tard j'y suis encore. et j'y suis très très bien. première impression confortée.
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L
je te le souhaite... c'est mérité :-) veinarde ! (pour la 2ème partie du billet, pas le voyage ;-)
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