acte manqué, moi ?

J'avais pris le deuxième vol de l'après-midi, pour rester plus longtemps à table, ou profiter des derniers instants au bord de mer. Pas très pressée de rentrer, deux jours plus tôt que prévu initialement, c'est contrariant.
J'en ai profité, Petit-Lion a fait une collection de cailloux, Luciole s'est endormie dans la poussette.
Dans la voiture, Petit-Lion mangeait une pomme. Je l'ai autorisé à la laisser tomber par terre, j'avais pris la route par la côte, plus jolie, moins directe, on voit même les montagnes bleutées dans le lointain horizon, il m'a demandé "Maman, je peux m'endormir ?" d'une voix trainante, j'ai trouvé cela si attendrissant, j'ai commencé à lui expliquer que nous arrivions bientôt à l'aéroport, qu'il allait falloir se presser, ce n'était pas vraiment le moment, il fallait lutter un peu... mon discours devait être soporifique, l'effet ne s'est pas fait attendre.
À l'aéroport, j'ai trouvé une bonne âme pour se charger de pousser le chariot avec les valises et le sac, Petit Lion sur son vélo, Luciole toujours endormie dans sa poussette.
Dans le hall, un peu désert, surprise, plus personne aux comptoirs d'enregistrement, non, c'était fini, terminé, le vol partait dans vingt minutes, et avec le bébé vous comprenez, c'est impossible,
j'ai fait des pieds et des mains, téléphoné, paniqué, obtenu l'échange gratuit du vol, avant de prendre mon temps jusqu'au prochain vol.
Cela s'appelle un acte manqué, non ?