les grands-parents
celui qui avait choisi tac coz est mort avant même de voir la frimousse de celui qui lui offrait la légitimité de se faire nommer ainsi.
celle qui avait choisi grand-mère, comme sa propre mère, imposant de fait à son petit-fils d'ajouter les prénoms de chacune pour les différencier, est toujours là, scout toujours, prête à rendre service à se plier en quatre, si son arthrose le lui permet, si ses limitations ne la bloquent pas trop, si sa peur de mal faire ne la paralyse pas.
celle qui avait choisi mamy et qui a changé depuis sur proposition de sa fille, ne peut plus lire depuis un mois, elle entend encore, pourvu que l'opération du mois prochain lui rende un peu de vue.
celui qui avait choisi grand-père et avait pour l'occasion acheté l'art d'être grand-père de V. Hugo décline, lentement, sûrement, trop lentement peut-être, difficilement certainement pour lui et tous ses proches,
celle qui avait choisi mamie accompagne son conjoint grand-père, elle aussi a des problèmes d'yeux.
Trois grands-mères, un grand-père encore en vie, et ce soir, j'ai renoncé à faire appel à aucun d'entre eux pour garder mes petits.
L'une parce qu'elle a menti, longtemps, avec véhémence et persévérance, à propos d'un événement survenu en mon absence, qui avait occasionné blessure à Petit Lion.
L'autre, parce qu'il saisira la moindre occasion pour nous rappeler qu'il nous rend service, même si en réalité, on tente de faire comme si on avait pas vu qu'il avait besoin de quatre ou cinq de sommeil par jour en plus de ses levers à 9h30 le matin, tellement il est faible, on aménage le séjour de petit lion pour préserver son grand-père et ne pas lui imposer les réveils nocturnes ou matinaux, les activités matin et après-midi, et au final, on se fait engueuler parce que la télé à haute dose quand il fait grand beau dehors, c'est sur, ça plait aux enfants, et ça permet aux grands de souffler...
La dernière, parce qu'elle ne peut pas aller enterrer sa belle-mère là-bas, gérer les soucis de gestion, le notaire, la banquière, l'absence de locataire, et la fermeture de la petite maison, et en même temps, assurer la garde de deux petits.
C'est donc tout naturellement que les grands-parents ne seront jamais identifiés à des images de papy gâteau et de mamie cerise.
Dans à peine 25 ans, j'aurais leur âge, serais-je aussi atteinte physiquement ? handicapée ?