pour ne pas oublier

je sais qu'il faut que je note quelque part

quand elle s'agrippe à mes jambes,

quand elle court les bras tendus au ciel vers moi, courant dans le couloir à ma rencontre, la porte d'entrée pas encore refermée,

quand elle met le CD dans la platine et qu'elle se met à courir autour de la table,

quand elle se réfugie sous la table de la cuisine et tire autour d'elle toutes les chaises pour bâtir sa cabane,

quand elle crie "maman" depuis le trottoir d'en face,

quand elle me caresse le visage, quand elle me tapote l'épaule,

quand elle se love, la tête dans mon cou, les bras sous mes aisselles,

quand elle attrape ma main pour la poser sur son coeur avant de s'endormir,

quand elle mite son frère et me fait un bisou puis un câlin avant de partir à l'école,

quand elle apporte un jeu qui fait de la musique et qu'elle se trémousse dessus,

quand elle met le DVD de la petite taupe et le parapluie dans le lecteur et qu'elle danse sur le canapé, criant les onomatopées, riant de toutes ses dents, même si l'image n'est pas diffusée (elle est trop petite pour appuyer sur le bouton du projo),

quand elle va chercher monsieur patate dans la chambre de son frère, qu'elle reconstitue la bestiole et qu'elle me le présente, toute fière,

quand elle demande pour la énième fois l'histoire de "Pourquoi ?",

quand elle montre avec insistance les feuilles des livres gribouillés par sa petite main,

quand elle désigne ses chaussures pour qu'on s'extasie,

quand elle minaude les deux secondes où elle porte une pince à cheveux,

quand elle lève ses bras vers moi le matin et finit doucement de se réveiller contre moi,

quand elle dit "caca" et m'entraine pour lui changer sa couche,

quand elle est fascinée par le poisson rouge de l'école et qu'elle se laisse embrasser par les enfants de la classe de son frère,

quand elle souffle pour signifer qu'elle a vu un chien,

quand elle chuchote les soir dans son lit "papa, yanyan, mama, tété" les noms de ceux qui constituent son univers,

quand elle s'endort contre moi, tout contre moi, pour la sieste.

je ne voudrais pas oublier... je suis persuadée que ces moments ne s'effaceront jamais, et je sais que tout disparait, blêmit, s'efface...