troisième ?

"Il faut en faire un troisième" dit-elle, de son assurance de ménopausée sans enfant.

Non.

Non.

Non.

Le père se trouve âgé. Suffisamment pour ne pas avoir envie d'atteindre un âge de retraite et d'attendre les résultats du bac du dernier né.

Après une telle Luciole, je redoute qu'un autre enfant me paraisse difficile. Retrouver la fatigue des nuits hâchées, je ne me sens plus assez d'attaque. Et puis, je me trouve vieille aussi. Je sens parfois que mon corps a des relents de vieux, des odeurs qui me déplaisent, des coincements qui m'assaillent, des raideurs qui grincent. Alors, oui, je me lèverai la nuit. Oui, je serai sur tous les fronts, encore et toujours. Mais pourquoi un de plus ?

L'équilibre atteint est magique, agréable, facile. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de le perturber. C'est bien ainsi. Pourquoi vouloir plus ? Me contenter de ça et savourer est délicieux. Et me suffit.

Je te demande pardon, mon fils. Tu ne seras jamais l'ainé d'une famille à quatre enfants comme tu l'exprimes si souvent, comme tu le souhaites ardemment. "Encore un frère et une soeur, et c'est bon." Non, ce ne sera pas. Bon ou mauvais, je ne sais. Je sais juste que ce ne sera pas. Pardon.