tout à fait vergeable

Il n'y a qu'elle pour sortir une telle phrase, il n'y a que cette femme, imposante, aux cheveux blancs comme artificiellement blanchis, en pagaille, échevelée, façon ouate synthétique sur son visage grossier, malmené par les années, sans fard mais avec pores dilatés, épiderme luisant, yeux engoncés. Pas de maquillage, pas de lunettes, pas d'artifice. Et du franc parler.

La petite, elle a sorti son micro short de plage. Un string dessous histoire de dire qu'elle n'est pas nue, un léger débardeur un peu trop court, d'en haut et d'en bas, on voit la peau des reins et la fine dentelle dépasse sur les seins couverts. La petite, chaussée de vernis rouge sang, a enfilé des sandales qui ne tiennent qu'à une rangée de perles d'argent sur trois liens de cuir, son pied est à peine plus habillé que sa main. La petite, elle s'est mise à l'aise sous les premiers rayons de soleil d'été. Elle tentait de se mettre à son avantage, elle y réussissait plutôt bien. Elle voulait oublier la peau sur le ventre, et les rondeurs derrière les bras. Elle voulait provoquer un peu, mais pas trop, cette assemblée de vieux et ... de femmes qui ne la portent pas dans leur coeur.

Sur la seuil de la porte, avant d'avaler une bouchée de pâté, à l'homme de la petite, la vieille à l'allure de sorcière lance :

"Ta femme, là, je la trouve tout à fait ... vergeable."