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betty black
6 août 2012

sensualité

Comment être aussi décalé ? Comment en étaient-ils arrivés là ? À ce point du voyage en commun où il est difficile de faire marche arrière. Quand avaient-ils pris chacun une voie légèrement divergente ? Il y a longtemps. À se demander même si un jour ils s'étaient trouvés réunis dans ce domaine.

Il lui reproche son manque de sensualité. Il aime les lignes félines, les démarches graciles mais liées, les gestes souples et amples, précis et fins. Il fantasme sur les filles qui aiment les filles dans les images filmées. Il aime les regards humides par en-dessous, de femmes faussement soumises.

Elle rêve de caresses furtives, légères comme une plume sur sa peau, des chatouilles de pulpe de doigt, comme des frémissements de gouttes d'eau de pluie sur les feuilles de bananier. Elle se souvient de mordillements à la façon d'un jeune animal sur ses extrémités qui la faisait sourire et trembler de plaisir. Elle aime les hommes qui savent réveiller doucement son plaisir sauvage.

 

Au début, on n'y prend garde, on pense à autre chose. Le temps passe. On pense à ce qui manque, à ce qui n'était peut-être pas important, mais qui l'est devenu. Le désir se déplace. Des premières satisfactions, le corps ne se contente plus, l'esprit réclame son dû. À fleur de peau, elle tente de se souvenir de ses premiers émois charnels. D'une silhouette ébauchée dans le lointain, il rêve d'une étreinte sexuelle. Cette nuit, leur union sexuelle sera physique, leur sensualité ailleurs.

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