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betty black
26 février 2013

clochagrin

Ce matin, une grosse limace est allongée sous le porche de l'entrée. Au premier abord, c'est un amas de tissus sombres qui vibre. Dans la pénombre, je ne vois pas bien, je suis trop loin, est-ce quelqu'un qui est tombé, est-ce un type allongé de tout son long qui trifouille dans une bouche d'égout, est-ce un travailleur de l'électricité qui passe des fils le long de la marche qui court sous le porche ? Les enfants sont un peu effrayés, ils restent près de moi le temps de décrocher le vélo. La petite se huche sur mon porte-bagage, le grand marche à côté de moi, nous avançons, nous traversons la cour, nous arrivons au porche. La forme est plus grosse qu'une silhouette humaine. Sous la montagne de tissus, il y a certainement un homme. J'aperçois près des sandales faites de sacs poubelles noués posées à côté un talon noir, noir, noir comme la suie, craquelé, fissuré, profondément. Ce morceau de chair abimée et noircie me permet d'imaginer qu'il y a bien un être humain, là dessous. Sous cette montagne affaissée de tissus dépareillés, qui tremble. Les ronflements me font penser à un moteur, un diesel qui cherche une cadence, comment est-il possible de ronfler aussi fort ? Je m'enfuis avec cette question, chassée par l'odeur, l'odeur insoutenable qui se dégage, cette odeur acide et âcre qui saisit et imprègne, qui colle aux pores et pénètre les alvéoles. Ma fille me dit, t'as vu maman ? c'est quoi ? Un clochard ma fille, un clochard. Non maman, c'est un chagrin !

 

 

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