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betty black
2 juin 2013

deux roues et une cylindrée

J'ai mis du temps à partir, mais j'y suis arrivée. La maison, les enfants, l'homme, tout ça, partir quoi !
Devant le parking, j'ai du taper sur le boitier de la télécommande, tel qu'on me l'avait indiqué. La porte s'ouvre après la mise en route du feu orange qui tourne sur le mur. Je descends au deuxième sous-sol, j'harnache le sac pour le week-end, j'enlève la chaine, je mets le casque, les petits gants, le contact, le starter, la moto droite, et je démarre. Au quart de tour. Je pars, je trouve que le guidon est bien large. Première rampe, ok, tout va bien, il va falloir que je prenne mes marques. Palier, je m'arrête, une voiture vient de rentrer. Elle m'a vue, ne s'engage pas et me laisse le passage pour que je grimpe la seconde rampe. Je flippe. C'est une moto, pas la mienne, je suis pas très assurée, et j'ai du public, qui peut se montrer impatient. Ne pas merder, là, c'est l'objectif.

J'arrive en haut. J'actionne le bip, ouf ! il marche du premier coup. Et c'est parti !

Je me rends compte rapidement qu'il va falloir que jechange mes habitudes de conduite, je me suis retrouvée immédiatement  dans la voie de bus autorisée aux cyclistes. Hop, hop ! allez ! on rentre dans le rang ! Direction le périph. Ça va, tout va. Dernier feu avant de prendre la bretelle. Je passe la main gauche derrière moi pour vérifier la présence du sac. Et... rien ! pas de sac ! Oh merde. je me retourne, tout va bien, le sac a glissé et s'est calé sur un pot d'échappement. Ok, démontage, remontage, serrage et tournicotage de l'araignée, faut que ça tienne et plutôt collé serré. Je remonte en selle, je sens le poids du sac sur mes fesses, tout va. C'est parti. Sur le périph, l'autoroute, je n'ai qu'une trouille : que le sac glisse de nouveau. J'ose à peine pencher la moto dans les coubes, je pense que je vais encore avoir des pneus carrés. Je roule, je reconnais un peu cette route que j'empruntais parfois, autrefois, il y a longtemps. Là, prendre l'embranchement et c'est bon. Soudain, clink, voyant orange, essence. Et merde ! Il me l'avait dit, faire le plein, il y a une station en ville pas trop loin, avant de partir, c'est bien. J'ai complètement oublié. Complètement. Bon, on va chercher une pompe à essence.

Ah oui, par là, si je prends cette sortie, je dois bien arriver à ... je connaissais ce coin, j'y suis tellement venue, souvent, il y a longtemps mais quand même. Je me perds, je prends la route pour le centre commercial, j'arrive à un sans issue, demi-tour, j'avise le portail ouvert, ah oui, ici, c'est l'arrière du mall, je vais faire tout le tour, jusuq'à trouver où ce cache la station essence. Je choisis la pompe en face. Directement. Elle est libre, elle est en face, elle est pour moi. Avec sa flaque de diesel mêlé de sans plomb.Ça glisse. Ça glisse beaucoup même. Je tiens la machine, j'extirpe la cb, je code ou décode, et je mets... euh  du sp95 ! (en fait ça a marché, mais sur le coup, je ne savais pas si je faisais pas une grosse bêtise.)

Bon cette fois, retrouver l'autoroute et partir. J'avais oublié le vent, je ne roule pas vite, je n'ose pas, j'ai l'impression que mes bras ne vont pas tenir. Barrière de péage. Ticket. Gant, poche de blouson, glisser le ticket, fermer la poche, enfiler les gants, et c'est parti.

Une pause, essence, pipi, buvette, repartir. Avec les gros gants.

Une autre pause, il fait presque nuit. J'ai vu les champs d'éoliennes. J'ai vu le soleil se coucher dans la campagne. Essence. Payer. Choisir une carte du coin. Repayer. Appeler l'hotel pour ajuster l'horaire d'arrivée. Repartir. La nuit a étendu son manteau sombre. Je suis fatiguée, mais je ne le reconnais pas. Poursuivre le chemin, allongée sur le réservoir, finir la route. L'humidité me saisit dans les petites routes de campagne. Le village, la place, l'hôtel. La destination. Je me souviens de poser mon casque, mon sac, ranger la moto, prendre la clé, défaire le sac, et manger mon casse-croute. 23h, j'ai presque oublié la litanie des 3 F danger des motards : Faim, Froid, Fatigue. Ce soir, je les ai tous eus.

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