ma fête

ma fille m'a rejoint très très tôt ce matin, elle s'est mise en travers sur l'oreiller de son père, je l'ai laissée dormir. j'ai trouvé son frère éveillé, il finissait ses préparatifs pour son cadeau de la fête des mères, je lui ai préparé sa tartine, sa soeur s'est réveillée, j'ai fait un pue de yoga, et puis, le grand frère m'a apporté des lentilles germées dans le pot en verre qu'il m'avait réclamé pour l'école, et un poème qu'il m'a déclamé, j'en ai eu les larmes aux yeux, je l'ai serré fort, et sa petite soeur n'avait pas grand chose, à son école, ils ont décidé de faire un seul cadeau pour les parents, la fête des parents, pour les enfants qui ont deux papa ou deux maman, on fête les parents. nous sommes allés voter. les enfants allongés sur les bancs, l'un en train de lire, l'autre coloriant. le grand a posé mon bulletin dans l'urne. nous avons fait le tour de l'eau, on a bu un café, on s'est posé dans un parc, des amis nous ont retrouvés, par hasard, déjeuner à la maison, escalope de veau à la crème, riz, haricots verts, éclair chocolat, éclair ananas, à partager, café; sieste, rangement, lessive, retour dehors, parc again pour retrouver les mêmes amis avec leurs gâteaux pour le gouter, croiser sur les bords de l'eau le copain de ma fille, une amie enceinte jusqu'aux dents - elle ne pouvait pas me le cacher, et de s'apercevoir que la dernière fois que je l'ia vue c'était au mois d'août dernier dans un pays lointain- qui a rappelé à mon fils qu'elle était sa première baby-sitter, retour à la maison, douches et diner, oeuf coque traditionnel dominical et edamame, crevettes grises en plus pour la petite qui adore les croquer, rangement encore, lessive, pause, ne pas penser à tout ce que je n'ai pas fait. aujourd'hui, c'était ma fête, ma fête parce que j'ai des enfants et quels enfants ! j'ai de la chance. vraiment. d'avoir ces enfants-là. même si parfois ils m'incitent à élever le ton de la voix. ce que je me déteste dans ces moments-là. je les aime. plus que je n'aurais jamais imaginé pouvoir aimer. est-ce qu'un jour j'oublierai tout ça ?
j'ai appelé ma mère. of course. et après j'ai ouvert l'enveloppe orange de ma carte d'anniversaire. celle de ma mère. justement. qui me "souhaite un bon anniversaire pour" mes "41 ans" sous la ligne où elle a écrit la date en toutes lettres, et l'années en chiffres. elle ne sait plus compter, elle a oublié, elle perd ses neurones. barrer le(s) mention(s) inutile(s). ma mère n'a aucun sens de l'humour, impossible qu'elle me rajeunisse d'une année pour me faire plaisir. ma mère s'est trompée d'une année. et elle enchaine en précisant qu'elle avait entamé une jolie période à cet âge-là. hum. j'en ai déjà consommé une année de plus que tu ne crois, maman. cela me laisse perplexe. et triste. j'aimerais tant ne pas lui ressembler. j'aimerais tant vieillir autrement. j'aimerais tant.