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betty black
31 mai 2014

angle.

ce week-end, j'aurais pu le raconter façon "j'me la pête, mais je ne vais pas trop en faire, genre c'est normal quoi, c'est ma vie de tous les jours", et je t'aurais glissé que j'ai roulé dans une décapotable, que je n'ai pas trouvé si confortable, pour aller chez un réalisateur fameux, connu et célèbre, qui nous accueille chez lui, ben oui, en famille, avec des amis, dans son petite château.

ce week-end, j'aurais pu le raconter façon Pierre Richard, c'est moi and co. comment je me suis retrouvée à tenter de déboucher les toilettes que la crotte de mon fils et la tonne de pq qu'il a ajouté dessus pour la cacher ont obstruées. qu'il a même fallu que je demande à la maitresse de maison un fil de fer pour pousser l'objet du délit encore plus loin dans ses retranchements. et que j'ai presque poussé un cri de soulagement mâtiné de victoire quand l'eau a disparu dans un grand bruit au fin fond du tuyau. ou comment j'ai cassé un plat. en faisant un gâteau. pour les marcheurs partis en forêt pendant que je veillais sur ma fille adorée. et endormie. j'ai trouvé les oeufs, le lait, la farine et le sucre, le schnapps et la plaquette de beurre. j'ai même deviné, non sans peine et moults tâtonnements, comment s'allumait le four. (par contre, je ne sais toujours pas comment il s'éteint.). bref. dernière opération. verser l'appareil dans le moule beurré. je lève le plat, je verse, le saladier m'échappe et tombe dans le plat qui se casse, l'appareil s'échappe, après m'avoir éclaboussée, il y en a partout, de la porcelaine, de la pâte qui coule, jusqu'au sol en passant par les étagères sous le plan de travail... je suis traumatisée.

ce week-end, j'aurais pu te le raconter façon mère poule ou indigne, c'est selon les moments, et comment mes gosses sont adorables, et comment je ne m'en occupe pas, et comment je les cale devant un film quand j'en ai marre, et comment il a fallu que je les accompagne à la pêche aux tétards, et comment nous avons rapporté un bocal avec 22 larves de grenouilles, et comment ils m'exaspèrent, et comment je les trouve si merveilleux.

ce week-end, j'aurais pu te le raconter façon gastronome, et te narrer les bons petits plats mitonnés, ma panse trop pleine, et les discussions sur les éplucheurs de légume, et la façon dont je me suis trouvée bourrée à 13h30 (j'ai juste pas pris de petit déj, parce que je suis allée courir, et j'ai commencé à boire l'apéro après la douche), et te dire que franchement le chocolat de grande surface, je ne peux plus en manger, et que les autres n'aiment pas mes tablettes de criollo 100% (tant mieux, j'en ai plus pour moi).

ce week-end, j'aurais pu te le raconter façon sportive, mes courses à pied dans la forêt, celle avec le chien de berger à mes côtés, -pour la première fois de ma vie, je veux un chien quand j'aurais une maison à la campagne, et un chien comme celui-là, si, si, c'est bien moi qui te parle, !- mon refus pour l'ascension du mont-blanc dimanche, créneau météo ok, mais moi, trop loin, et pas dispo lundi, impossible, ce n'est que partie remise, mon ampoule sous mon orteil, le deuxième du pied droit, un truc qui ne t'arrive que si tu cours avec ces chaussures improbables qui te font des pieds de batracien.

ce week-end, j'aurais pu te le raconter façon intello, avec ce que j'ai lu, ce que j'ai appris, ce que j'ai vu (des photos et des films et des oeuvres d'art et des artistes et des ateliers), ce que j'ai entendu, ce que j'ai découvert.

ce week-end, j'aurais pu te le raconter de façons bien différentes, dans tous les cas, j'y ai pris beaucoup de plaisir.

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