du gras
au café, je les enchaine, j'en profite, je n'ai que ça à faire finalement, le reste, urgent, et important, passe après, ça me permet de me plaindre, au café, le dos au soleil qui me chauffe, qui sèche les cheveux que je dénoue, quele aubaine, un séchage en terrasse, tout doux par les rayons du soleil d'automne, au café, je lui explique, à elle, celle qui vient de l'ouest, comme moi, qui travaille dans les livres, enfin, qui recherche un nouvel emploi dans l'édition, elle aussi, elle a le temps de prendre un café en terrasse un jour de semaine à 10h30, je lui dis que j'ai grossi, oh, je sais pas combien, j'ai pas de balance, que j'aime pas les régimes, que mes trajets pour aller au boulot me manquent, que je me sens pas bien dans mon corps trop confortable, et dans mes vêtements tendus à craquer, devenus inconfortables. elle comprend, elle a pris 8kg en arrêtant de fumer, et les gens lui disaient "oh, ça va, ça ne se voit pas" et elle, ça l'énervait, oui, ça va, oui, c'est pas rédhibitoire, mais moi, dedans, là, dans l'enveloppe, ça ne va pas. et ça, elle comprend. un deuxième espresso et une autre noisette s'il vous plait, merci !