comme une parenthèse

je vis ma vie comme une parenthèse. j'ai l'impression d'être en vacances tous les jours. je sais bien que c'est pas le cas, mais quand même c'est un peu l'effet que ça me fait. c'est loin du modèle d'idéal que j'avais il y a 20 ans. les plus cyniques diraient que je suis une femme entretenue. et c'est pas faux. mais pas vraiment vrai. ce serait trop simple, trop binaire. je sais que je ne fais plus trop de choses pour moi uniquement, parce que ça m'a coûté, beaucoup, par le passé. je préfère préserver ce que j'ai, ce qui me tient actuellement, peut-être au détriment de mon apprentissage, de mon savoir, de mon expérience, de mes connaissances, de l'acquisition de compétences, de la voie vers une reconnaissance. qui c'est qui disait qu'à 40 ans on commence à regarder ce qu'on a fait de notre vie ? le moment du bilan, l'heure de se dire que assez de temps est passé pour ne plus gaspiller celui qui nous reste, réaliser qu'on est bien loin de ce que nous désirions, ou de l'avenir tout tracé qu'on avait imaginé, certains regardent derrière leur épaule avec amertume, d'autres se disent, c'est pas grave si le chemin à parcourir est meilleur, les derniers se résignent, j'ai un peu-beaucoup-complètement raté la trajectoire des mes rêves dans la voie lactée des destinées, c'est trop tard, c'est fichu, continuons sur cette lancée, poursuivons l'inachevé, l'inachevable. je crois que je suis heureuse. je crois que je suis encore avec des manques, mais n'est-ce pas ça qui nous définit ? le manque ? est-ce que ce n'est pas ce manque qui justement nous permet d'aller un peu plus loin, encore un peu, de tenter notre chance une fois encore, d'oser. Quant à moi, il me reste à abolir ces barrières qui m'empêchent d'oser... ou de reconnaitre enfin que je ne suis pas capable d'oser. j'aimerais refermer cette parenthèse de réflexion sur une note positive, je n'en ai pas très envie. j'ai tenté d'aller dans deux petites boutiques que j'apprécie pour voir ce que je pourrais m'offrir à -50%. rien. je suis ressortie les mains vides. pour une paire de bottes, je suis sortie, j'ai fait un tour, je suis revenue, j'ai réessayé la paire, je suis repartie sans. voilà. et ça ne me manquera pas je crois.