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betty black
25 mars 2015

up & down

en vrac, en sans grande importance, du coq à l'âne et de la souris à l'éléphant, écrire sans chercher autre chose que reprendre un peu l'alignement des mots, déposer un peu d'esprit embrouillé, le soulager, et offrir aussi la possibilité de relire, un jour, plus tard.

pour une amie, j'ai retrouvé les récits de mes accouchements, c'est étrange cette sensation après la relecture, ce que j'avais oublié, ce vécu, déposé là dans l'instant, qui avait disparu de ma mémoire, et qui s'est réactivé instantanément, la sélection de nos souvenirs se fait comment ?

je pense à cette histoire qui date un peu maintenant, dont j'aurais voulu écrire quelque chose, et que je n'ai pas osé rédiger dans l'instant. je sais maintenant que rien ne pourra retrouver l'enchevêtrement des mots tels qu'ils pourraient donner un aperçu des ressentis d'alors, ressentis déjà effacés par les jours passés, délavées par le cycle des années.

j'ai essayé de raconter la méchanceté de ma belle-mère cet hiver, et j'ai déjà oublié l'enchainement exact des événements, je me souviens de la pluie sur le trottoir, d'elle arrivant avec ce gros sac plastique percé pour donner les cadeaux de Noël à la porte de son jardin, ne nous proposant même pas d'entrer au sec 5 minutes. je me souviens de ses réponses qui témoignaient de son incapacité à me remercier d'avoir choisi, d'avoir acheté, d'avoir emballé, d'avoir transporté son magnifique cadeau de Noël. elle a juste énormément remercié son fils, niant toute implication de ma part. pauvre conne, c'est la dernière fois que je me casse le cul pour toi. si seulement ma mémoire ne pouvait pas faiblir, et faire en sorte que je me souvienne de cet engagement pour les années à venir.

samedi il a plu, samedi, j'ai mis de jolis dessous, de la dentelle en haut de mes bas, des bottes couture à talon aiguille, une robe faussement seventies, avec un laçage digne des sahariennes YSL, une chaine accrochée à l'autre qui pend dans le creux de mes seins, vision offerte sous les lacets, on ne voit rien, on imagine tout, il parait que deux machoires se sont décrochées quand je suis entrée dans la salle du restaurant. je n'ai rien vu.

dimanche, je me suis levée avant le jour, j'ai grimpé, j'ai parlé, j'ai descendu, on a refait, la même, un peu moins de temps étonnament, peut-être on a moins parlé, on est redescendu, puis option variante, on a monté, on est descendu, on a du déchausser, plus assez de neige sous les arbres dans les bois, on a marché dans la gadoue, on est rentré, juste à l'heure annoncée, après ce dénivelé, j'ai mis le taux des endorphines au max, lundi j'avais une pêche, un sentiment de puissance infaillible, entrainement de boxe le matin, tout va bien, douche, déjeuner avec mon ancienne chef, le chef de cuisine nous a réservé la meilleure table, au soleil, je bois deux verres de vin, je finis la pièce de hampe d'angus, je n'aurais peut-être pas du, je suis soule et guillerette, le soleil brille, les voitures paires circulent autant que les impaires, je raccompagne au métro celle qui m'a épaulée pendant quelques années, je surveille du coin de l'oeil celui qui s'agite sur le trottoir, il se débat avec ceux qui lui parlent dans sa tête, j'écoute le message, j'exulte de joie, nous avons le prêt ! je change de bureau dans 6 mois, je roule jusque chez cette amie que j'approvisionne en pain quotidien, je retourne voir mes petits, je les emmène l'une après l'autre à leur cours d'art plastique, je vais faire le remplissage du frigo, c'est blindé le lundi, je m'en fiche, tout va tellement bien, je vais à mon rendez-vous, et là, je ne sais pas, c'est l'effet "endorphine +++" qui s'amenuise ou c'est l'effet "remue la merde et la tristesse, tu verras, ça déteint toujours un peu." ? j'en ressors moins gaie. je rentre.

mardi, c'est un peu down, j'incrimine les endorphines. très peu la pluie incessante. je sors dans l'après-midi. je me couche tard le soir, je n'ai pas écrit, je n'ai pas calculé, je n'ai pas... j'ai fait... ce que j'ai pu, et c'est déjà ça.

mercredi, j'ai écouté, j'ai parlé aussi, j'ai déjeuné encore au restaurant, c'était très bien, de jolies giboulées nous ont accueillis à la sortie, avec de la grêle et du vent, et des gouttes de pluie froides et impactantes.

chaque nuit, luciole vient se lover contre moi, et la nuit dernière, je ne l'ai pas sentie. je me suis réveillée pas à ma place, à la place de celui qui part travailler à 2h chaque nuit depuis quelques semaines, à ma place, ma fille, je crois qu'on est tous perturbés par cette modification du rythme de vie de l'un des membres de notre petite famille. ce matin, je me suis interrogée, est-ce que je ne préfère pas quand il part loin, très loin, pendant peu de temps, à ces semaines où il travaille de nuit, et de jour ? on croit se voir, on se croise, on se parle, on essaie, on n'a plus d'intimité, il dort avant mon retour, je vais me coucher 2h avant son lever, je n'ose pas le réveiller, il en me réveillera pas avant de partir, il vient pour emmener les enfants à l'école, pour les voir au moins une fois par jour, je lui prépare de quoi manger, qu'il ne maigrisse pas trop, la dernière fois, j'avais récupéré un homme à la silhouette de l'acteur dans Hunger avant qu'il ne meurt de l'intransigeance de la dame de fer.

je me demande si je vais oser écrire des histoires qui me sont venues récemment à l'esprit, j'aimerais qu'elles soient un peu coquines, libertines, et je ne me sens pas si à l'aise que ça pour écrire sur ce mode-là.

c'est normal d'avoir peur, a-t-il dit, si je ne le sens pas du tout, on n'y va pas. lui y croit, il y croit pour deux, moi, je n'ai jamais cru pour moi, alors il faut bien que quelqu'un croit en moi. deux jours, des dénivelés très importants. est-ce que... ? est-ce que... ? te pose pas de question, vas-y ! oui... mais... y'a pas de mais !

j'ai discuté avec celle qui a tellement de soucis, qui n'est jamais contente, et qui... je viens de m'en rendre compte, ne parle qeu d'argent, tout le temps, et combien ça coûte, et un contrat loi 51 c'est pas pareil qu'un contrat loi 66, et les semaines de fermeture du centre qui lui imposent ses vacances, et le coût d'une sous-location plutôt qu'un achat, et... et je sais qu'elle a un niveau de vie, comment dire ??, supérieur à la moyenne, et la moyenne haute, et toujours ses histoires autour de l'argent, des avantages de tel emploi toujours en termes de rémunération, du fric, qu'elle dit ne pas avoir, du fric de son mec, qu'elle utilise, mais qu'elle voudrait ne pas, du fric des amis de leur milieu, etc.etc. elle me fatigue.

j'en veux à la binome de ma chef, elel a annulé au dernier moment la soirée prévue ce soir, j'ai pensé, je vais faire mes comptes, jouer au piano, mettre mes notes au clair, écrire un peu, regarder un film, trier les photos... j'aime pas les gens qui annulent qu dernier moment.

j'ai réalisé que le couple assistante - chef portait les mêmes prénoms que ce binôme d'école que je fréquente depuis 25 ans. Quelle jolie coïncidence !

j'ai cherché un radio réveil qui éclaire au plafond, j'ai trouvé, j'ai renoncé devant la longue file d'attente jusqu'à la caisse.

j'ai trouvé les photos, la photo à agrandir, mais... je ne suis pas sûre d'avoir une définition nécessaire et suffisante pour un tirgae TRES grand format.

j'ai enfin trié la photos du périple argentin. j'ai envie de repartir. j'envie ces 5 filles qui sont sponsorisées par triumph et marie-claire pour silloner les routes du Brésil, je me serais bien vue avec elles, sur ces routes boueuses... elles en ont, partir en Inde, et vendre leur voyage comme elles l'ont fait, je dis chapeau mesdemoiselles ! si seulement j'avais cette capacité-là...

j'ai oublié de parler de la suite de mon projet proessionnel, je me suis arrêtée au fait que même enceinte d'un petit enfant, cela n'avait pas suffi à maintenir la vie dans la carcasse déprimée, malade, et tellement trop paternelle.

j'aime bien quand je suis sèche physiquement, c'est tellement un plaisir de sentir la jupe tourner autour de la taille car elle a du mal à se caler, dans le miroir de l'esthéticienne, je me suis aperçue, et je me suis dit "ok, pas mal !" c'est rare que je m'envoie des compliments. j'admire ces femmes qui regardent leur ventre déformé et qui le remercient d'avoir donné la vie, j'en suis incapable, c'est flasque et mou, tremblant comme de la jelly qui fond légèrement, et je me dis que c'était le prix à payer pour être maman.

je n'ai plus trop de suite dans les idées, je me dispense de yoga matinal demain matin, je vais encore embrasser les petits, et le grand, et je vais rejoindre l'appel pressant de morphée.

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