la chaleur de la main

une soirée de plus, entre amis, entre rires et verres, de la musique, de quoi manger, des histoires à raconter, des enfants à surveiller du coin de l'oeil, affalés sur le canapé, la piscine aux reflets bleus dans la nuit, les lumières sous le palmier qui changent de couleur, une lubie du propriétaire, l'air chaud de la journée, les bruits des vagues sur la plage de l'autre côté de la route, le vin rouge, et les cigarettes, le cendrier plein, les bouteilles vides, la nuit est tombée, il commence à faire frais, il faut penser à y aller.

elle s'occupe dans la salle de bains du brossage des dents des enfants, elle porte une jupe en jeans, courte, et un chemiser en voile de coton, transparent.
il vient lui dire au revoir, il est temps pour eux d'aller coucher leur petit aussi dans son lit,
il s'approche et pose sa main sur sa hanche, un peu au-dessus de la ceinture de la jupe,
le tissu du chemisier est si fin qu'elle peut sentir la chaleur de sa main, elle a l'impression d'une légère pression, comme s'il l'attirait un peu vers lui, comme s'il la tenait, -elle n'a pas voulu y voir celui qui perd un peu l'équilibre à cause de l'alcool ingéré, elle préfère s'illusionner d'une désinhibition lâchée-
une bise, une autre,
elle ne s'en souvient plus,
tout son être est concentré sur la superficie de contact de la paume de sa main,
une onde de chaleur qui irradie et transperce et trouble et laisse entrevoir des possibles interdits.