back
ça fait bizarre mais c'est arrivé, j'avais des trop pleins dans les yeux en partant.
J'ai ouvert grand la fenêtre, en disant à petit-lion, profite, la mer va nous manquer, sens la mer, Mais je ne sens pas, a-t-il rétorqué d'un petit air interrogatif, de celui qui veut comprendre quelque chose qu'il n'a pas encore saisi, alors je lui ai expliqué, que moi, la mer allait me manquer, ne plus l'entendre, ne plus entendre ses vagues qui bruissent sous les fenêtres, ne plus sentir cet air si particulier, cette odeur, ne plus sentir cet air marin allait me manquer, grandement, voilà ce que je lui ai dit, et j'avais le cœur gros, assis dans le taxi, luciole attrapait mes lunettes noires qui cachaient les vagues dans mes yeux, mais quelle émotive à la noix je suis.
et puis, je suis rentrée, chez nous, chez moi, ça ne m'a fait ni chaud, ni froid, là-haut, si haut, il fait beau, le soleil est là, les terrasses sont pleines, le taxi a reculé dans un motard furax, on le comprend, mais à la décharge du taxi, il ne pouvait pas voir derrière lui à cause de tous les bagages, poussette comprise, et une moto n'a rien à faire dans une voie de bus, et face à un camion de pompiers qui hurle pour tourner, on laisse passer l'urgence, bref, une engueulade bitumée, welcome back, non, ça ne m'a rien fait, j'ai regardé d'un air vague les affiches du ciné, même ça, ça ne m'a pas fait voyagé un peu, bof, humeur bof,...
j'ai le syndrome du manque, envie d'eau de mer, envie de glisse, envie d'y retourner,
alors on a parlé, on échafaude des plans sur la comète, j'aurais besoin de deux ans si je veux finir mes études entamées, histoire d'avoir un métier exerçable un peu n'importe où et pratiquement en autonomie, on rêve, d'une maison, ou d'un appartement, avec un local, un grand break, vieux, du sable et du néoprène dedans, une moto au fond, un barbecue, et... et rien de plus que nous, nous tous ensemble, chaque jour, dans cette région, c'est la première fois qu'un lieu me fait cet effet-là, et je ne suis pas la seule à avoir été contaminée. une seule longueur d'onde nous anime. Laissons passer l'enthousiasme, retournons-y bientôt, fin du mois prochain, et fin du mois suivant, les réservations sont déjà effectuées, on n'a pas perdu de temps ! les valises ne sont pas encore défaites, je vais m'y mettre, soupir...