connivence

Le matin, je me rallonge à côté d'elle, le calme est revenu dans la maison, elle prend le sein, elle s'endort, je la cale entre les oreillers, je ferme les portes, je m'éclipse à pas de loup.

Ce matin, elle est agitée, elle tourne et retourne, soudain, elle se met dos à moi, le nez dans un oreiller, les yeux fermés, elle donne l'impression de s'être endormie, je regarde, étonnée, ce bébé qui s'est tourné, sur le ventre, les yeux fermés, assommé par un trop plein de sommeil, je ne comprends rien au sommeil des petits, comment est-ce possible, 3 secondes et demi, et hop, voilà, morphée est tombé sur son nez... ?  soudain, coup de reins, elle se redresse, relève le bout de son nez, me sourit de ses deux dents, avec un air irrésistible de blagueuse très fière de son effet. Je fonds,
... et lui offre mon sein pour qu'elle s'endorme, à notre habitude.

Et... je ne peux m'empêcher de faire le lien entre sa pirouette, et la situation de ce matin. Plus tôt, moi aussi, j'ai tourné le dos, blessée par l'un devant l'autre de mes amours, peut-être que je devrais la jouer comme luciole, me retourner dans un grand sourire malicieux...