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betty black
29 août 2010

son petit fils est coiffeur

Son petit fils est coiffeur, il a le teint orange, artificiellement orange, de l'autobronzant mal dosé et mal étalé, des UV en cabine, je ne sais pas, il a le cheveu trop noir pour être tout à fait naturel, il sort de la cuisine avec un bac à shampooing en plastique noir. C'est improbable, complètement improbable, cette situation. Dans la cour de la ferme où tu emmènes les petits voir les poules de la voisine, tu tombes nez à nez avec un type trop propre sur lui, sorti d'une série B d'il y a 20 ans où il campe le petit malfrat, le second du mafieux, un bac de shampooing de coiffeur à la main. Le gars range le bac à shampooing dans le coffre de sa voiture en te disant bonjour de toutes ses dents trop blanches, trop bien alignées. Il est très occupé. La dame aux cheveux fraichement permanentés, l'empreinte des bigoudis figée dans les boucles rondes des cheveux blancs colorés, une teinte étrange, légèrement cuivrée, de l'autobronzant pour les cheveux ?
Elle parle depuis l'entrebâillement de la porte vitrée de sa cuisine "les poules ? ben oui, tu passes par la grange, là, à gauche, puis c'est au fond à droite, d'accord, tu vois, j'peux pas sortir comme ça, mais tu y vas, par la grange, là, à gauche, et puis c'est au fond à droite, tu vas trouver". Cet accent, cette voix un peu chevrotante, cette gentillesse tout plein. Son petit fils revient du coffre, il va coiffer la grand-mère, le grand-père a pointé le bout de son nez, il a entendu que la vieille parlait à des étrangers. C'est qui qui vient là, dis ?

On va voir les poules. Et le coq ! au fond de la grange.

On revient, on dit merci à la mamie, qui s'excuse encore pour ses cheveux qui l'empêchent de sortir, il pleut, et pas que sur les vaches rouges blanches et noires. La madame qui demande d'attendre, qui s'engouffre un peu plus loin chez elle, et qui revient brandissant un paquet de speculoos lotus, pour les enfants. Impossible de refuser, les enfants sont ravis.
Tant de gentillesse, tant, tant, tant.

Et... j'aime écouter Marguerite Duras quand elle parle, j'aime quand la radio lit des extraits de moderato cantabile, j'aime. Écrire sans alcool, c'est possible.
Aussi.

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