pause

Les garçons sont sortis, chercher un film, ranger la poubelle,
la grand-mère baigne sa petite-fille,
je me précipite pour faire tout plein de choses, il me reste à ranger la valise de notre week-end en amoureux, week-end où il n'y avait qu'à être très amoureux pour ne pas faire attention à la non-insonorisation des chambres, le programme télé du voisin était très intéressant..., au manque de service des gens de l'hôtel, pour oublier les cris des femmes sous les assauts de leur mâle, pour ne pas prêter attention à cette décoration moche, j'aurais aimé écrire kitch, mais même pas, juste moche, il fallait être amoureux pour ne pas être atteint par la tristesse de cette ville portuaire et balnéaire, feindre de ne pas voir la médiocrité des commerces, et ne pas remarquer la petite bourgeoisie provinciale et de la capitale sans goût s'esbaudir dans des canapés mous dans un lobby défraichi...
je me précipite, quand soudain, j'arrête mon élan, je me rends compte que ouf... je peux souffler, là, présentement, tout de suite, là, maintenant.
alors... je prends le temps de le faire. et de l'écrire.
18h53, le disque vient d'éteindre la voix de melody, les crèmes au chocolat refroidissent, la valise m'attendra encore un peu.