escalier

Le gars est entré peu avant moi, je n'avais pas fini d'attacher mon vélo, la porte s'est refermée avant que je ne soit sur elle. J'ai regardé le digicode, fallait-il un code ? j'ai tenté ma chance en appuyant sur le plus gros bouton sans chiffre au-dessus, biiiip a répondu la clenche. Me voilà dans la cour, escalier de droite, interphone. Je pousse la porte après m'être annoncée. Je reconnais l'escalier, usé de guingois, les marches irrégulières, en bois, chaque marche creusée différemment, les reliefs s'atténuant au fur et à mesure de la montée, stigmates des chaussures des habitants et de leurs visiteurs. Je grimpe ces marches en colimaçon, les unes après les autres, tranquillement, ou presque, je perçois un changement, quelque chose de différent, fondamental, mais invisible, quelque chose à changé, mais quoi ? Je poursuis mon ascension scrutant les veines de bois sous mes pieds espérant y trouver la solution, quand soudain l'évidence me pète à la gueule.
La dernière fois que je suis venue ici, c'était il y a un an, grosso modo, et à cette époque, c'est moi qui était différente, dans mes volumes, rien à voir avec l'escalier et son irrégularité, c'est juste moi qui me promène sans un bébé dans mon ventre volumineux, et ça, ça change les repères spatiaux quand tu grimpes au sixième étage.

Et... demain, premier jour à l'université. I'm back !