plus rien
rien de rien,
mes seins ?
lesquels ?
ah, ça ?
hum.
comment dire ?
je ne me souvenais pas qu'ils étaient si réduits, si petits, si minces, si inexistants. je trouve qu'ils ont disparu bien rapidement, je ne sais pas où mes rondeurs s'en sont allées, je crains qu'elles ne reviennent jamais,
si j'ai pu avoir la nostalgie de mes petits tétons, les voici revenus, si petits, si ténus.
j'ai du mal à me reconnaitre dans le reflet de la glace, dans ce corps nu si démuni,
il me manque quelque chose,
il n'y a plus de ventre proéminent, juste des chairs un peu molles,
il n'y a plus de seins arrogants, juste des esquisses fragiles,
je ne suis plus "maternité",
je suis ce que j'ai été, enfin, un peu moins que ça,
je n'ai plus qu'un corps dévasté par la maternité.