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betty black
1 mars 2011

reprise

La reprise est un peu difficile, l'agenda était débordant de rdv hier, au final, trois consultations et demi, (oui, à la moitié d'un entretien, il était préférable que je m'éclipse), je me sens un peu fatiguée, quand je couche luciole, c'est moi qui ai envie de dormir, je lutte, je tiens, normalement, une copine doit passer ce soir, me porter des impressions, je me demande si elle ne va pas annuler à la dernère minute, et je vais plus lui en vouloir pour m'avoir empêcher de me coucher tôt que pour n'être pas venue.

Il y a là-bas des conflits d'autorité générationnelle, je n'y suis pas, j'entends de loin le bruit des obus qui sont tombés, l'écho me rapporte leur bruit, je comprends mieux ce qui se passe sans savoir de quoi il retourne exactement.

Ma fille est tout simplement adorable, je vais finir par me détester d'être aussi conquise par cette enfant, je vais finir par la détester d'être autant celle que je désirais, des sourires, des poilades pour tout, pour rien, elle se marre, elle est câline, elle dit au revoir en agitant sa main, elle se blottit dans le cou, elle tapote de ses petites mains les épaules de celui qui la prend dans ses bras, elle babille, elle chantonne, elle se trémousse sur la musique, elle court, elle s'amuse, elle rit, encore, et encore, je l'adore.

La copine vient d'appeler, elle va passer, bon, je vais travailler un peu en l'attendant.

J'ai envie d'écouter de la musique, nouvelle et bonne. Radiohead et PJ, il ne me reste plus qu'à écouter, pour me faire un avis.

J'ai envie de rouler, je voudrais une moto comme celle de l'affiche de bus de tron, une roue avant, une roue arrière, et entre les deux, la magie et moi, la chevauchant, l'enfourchant, et roulant, les cheveux au vent.

Vais-je trouver le courage d'aller à la piscine sans celle avec qui j'avais rendez-vous ? elle a trouvé un job, enfin, je devrais me réjouir pour elle, ... je n'ai même pas réussi à la faire culpabiliser de m'abandonner dans notre programme résolutions pour son marathon.

Je regarde mon agenda, je ne sais pas comment caser tout ce que j'ai à faire, alors, je ne note rien, ça parait vaste, et libre, et le temps passera.

Je repense à cette phrase écrite ailleurs "elle a toujours pensé qu'elle y arriverait, ici ou ailleurs et elle y est arrivé. Presque un cas d'école (viser la lune toujours). Elle a dans les yeux ce petit quelque chose en plus qui a à voir avec la confiance, l'optimisme et la joie de vivre. Le talent, le boulot et un zeste de chance ont fait le reste." Je pense à moi qui n'ai jamais osé lever les yeux plus loin que le bout de mes chaussures, je pense à moi qui expliquais pendant que le café refroidissait dans son gobelet, que je n'avais pas ce petit truc qui faisait la distinction entre une bonne copie et une très bonne copie, je pense à ces mots de ma grand-mère, le jour de son anniversaire, 92 bougies, "elle était mignonne avant, mais alors, là, maintenant, elle est de toute beauté" (non, il ne s'agit pas de moi, on ne se parle jamais directement dans la famille, c'est mieux, ça tait les compliments et ça déforme les horreurs), je pense à cette histoire de confiance en soi, à cette rigidité et ce contrôle, et cette intelligence calculée que je n'ai pas, que je n'ai plus.

J'attends que la porte sonne, que la machine se termine, que je puisse aller dormir...

un peu, beaucoup, passionnément.

Seule.

 

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