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betty black
23 juillet 2012

Un monde si petit

Toute à ma râlerie contre ce stupide agencement des poubelles dans mon immeuble (il faut une clé pour accéder à l'escalier de service, descendre trois marches dans l'obscurité - avec les immondices empaquetés -, atteindre la porte sur cour, l'ouvrir à la gâche, constater l'absence de récipient, ressortir de la cour dans le couloir sombre, avec les paquets sympathiques, refermer la porte qui ne se ferme pas toute seule, remonter les trois marches dans l'obscuirté, tenter d'ouvrir la porte à la gâche qui se referme avant d'avoir même esquissé l'ébauche d'une entrouverture, pester, injurier, poser les immondices en un tas instable contre le mur du couloir de service tellement gris de crasse qu'on comprend pourquoi les ampoules encore valides ne sont pas d'une grande intensité, sortir les poubelles sur le trottoir, les mettre dans le container, tenter de garder une bonne contenance face au public rassemblé sur la terrasse d'en face, regretter de ne pas avoir chaussé ses lunettes noires dès la sortie du boyau obscur... traverser la rue, l'air dégagé et digne de la nénette qui vient de poser ses poubelles juste avant que le camion à benne et ses petits hommes verts ne l'écrase...)

J'étais d'humeur râleuse entre les trottoirs, lorsque j'avise une fille à la terrasse, oh ! mais on dirait la fille du blog que je lis ! attends, méninges, meningez vite ! oui ! le tatouage sur l'avant-bras et ce petit air mutin, allez, je prends le risque de me planter, je fais volte-face, demi-tour, je me plante face à elle, et mademoiselle, vous êtes celle qui faites le blog xxx, non ? bravo, je vous félicite, continuez, vous avez du talent. La demoiselle, un peu estomaquée (on le comprend, la folle à sacs poubelles sur talons aiguilles qui l'agresse comme ça, sans mise en garde, ça surprend...) rougit, prend un air gêné, mais un grand sourire de plaisir de contentement vient balayer tout ça...

Je me dis que le monde est tout petit, tout petit. Les frontières du virtuel tombent très vite, sans même passer par la case correspondance. Une actrice samedi soir qui sirote son verre au comptoir, une blogueuse il y a quatre heures au pied de mon immeuble, un coiffeur qui lance un pari sur son site il y a deux mois, plus avant une fille du sud ayant trouvé son george au nord de la loire... de nouveaux liens, de nouvelles rencontres, des gens qui suscitent mon intérêt par la fenêtre et que je peux côtoyer en chair et en os, j'ai parfois du mal à y croire.

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Commentaires
B
Norma Jean ne l'était pas non plus, peroxydée nuance...
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L
ça me plairait bien qu'un jour ça nous arrive !mais bon attention hein je ne suis pas blonde ;-)
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