sur la route

le même jour, j'ai vu deux étranges situations.

un taxi, en équilibre sur les roues droites, l'avant sur la voie de bus, l'arrière en travers sur la voie des voitures, mangeant le passage zébré de moitié, il s'était empaffé sur un plot de signalisation, le socle de béton mâtiné de galets renversé dessous soutenait par le châssis la bête de métal, tel un cheval renversé sur la piste, dont on se demande s'il faut l'achever pour abréger ses souffrances.

depuis la porte qui sépare la rue du faubourg de la rue tout court, j'ai entendu la sirène. celle de la voiture de police. quelque chose de bizarre. un truc qui cloche. et pas que les effets du saké ingéré. un bruit de moteur de moto. qui se rapprochait. suivi par la voiture. qui hurlait de tous ses girophares. à contresens. dans cette grande rue à sens unique. sur la voie de bus, à toutes blindes, une moto feux éteints suivie d'une voiture énervée. j'ai traversé. je me suis mise de côté. en attendant que l'étrange convoi passe à rebrousse poil jusqu'à la gare. je ne me suis pas attardée. ont-ils atteints la gare ?