taxi...

je sors de la salle, en sueur, en tenue synthétique de sport, et en bottines à talons parce qu'on ne marche pas en dehors de la salle avec ses chaussures de sport en salle. je retrouve mon vélo. je pose les sacs dessus, j'active les clés pour décadenasser, ça y est, équilibre instable, et le bout de trottoir est bien étroit, la situation dure, je me répète comme un mantra que le ridicule ne tue pas, je suis dans une tenue moulante, en débardeur au mois d'octobre, dans la rue, perchée sur des talons, bataillant sur 20 cm de trottoir avec un vélo quelque peu joueur, et des voitures se pointent au bout de la rue en sens unique. ça ne manque pas, il me semble que la première voiture qui arrive ralentit, c'est sûr, y'en a qui va lancer un "tu veux te faire tailler un chort ou quoi ?" ou bien "ouais, ces vélos, c'est vraiment pénibles, même sur les trottoirs", j'entends dans mon dos un type, le taxi qui a ralentit à ma hauteur lance, "non, mais voilà, c'est comme ça qu'on tombe amoureux, et moi, je fais comment maintenant ?" j'ai à peine eu le temps de me retourner pour n'apercevoir qu'un avant bras masculin dans le cadre de la fenêtre descendue.

mais c'est quoi cette réputation des taxis grossiers, râleurs, mal élevés, imbus d'eux-mêmes, etc. etc.
celui là, il a un peu d'humour je trouve, non ?