samedi après-midi

elle a demandé à sortir de table, suivie de près par son grand-frère. je prépare mon café, et j'entends des bribes de paroles qui émergent de la chambre. caca rose, super caca rose. énorme caca rose. je croise le regard de leur père. nous rions. c'est bon. cette vie est douce et belle.

ils sont partis marcher un peu dehors, je range la table, remplis le lave-vaisselle, nettoie à l'eau par terre, je tente de me mettre à mon bureau, je trainouille, ils rentrent, ils regardent un dessin animé, je sors à la librairie, à la boulangerie, à l'épicerie, à la coop des copains, à la pharmacie, j'y croise une ancienne voisine enrhumée et sa fille qui grandit bellement, je m'arrête devant le monsieur de la presse, je ne saurai jamais lequel des deux est Thierry, il fait doux, les rues sont tellement pleines d'un automne tranquille et serein, les restaurants allument leurs lumières sur murs de brique, le ciel s'orange de concert, les terrasses fument et s'embrument de blondes, je trace sur l'asphalte, je me sens libre et à ma place, électron tranquille dans son élément, invisible et serein, je file, je glisse et me faufile.

ce soir, feu d'artifice, je ne lis pas, je ne classe pas, je ne fais pas cles chèques, je n'organise pas, j'aimerais, je procrastine, encore et toujours, je n'ose pas, je trainaille, jsuqu'à ce que la fatigue m'assomme.

je m'en veux. il ne tient qu'à moi. alors pourquoi ?