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betty black
26 février 2015

de l'état intérieur

mauvaise passe ? même pas. tout est au top. les vacances, la météo, les conditions, les enfants, le matériel, le ciel, l'encadrement. même la forme, on ne peut pas trop se plaindre. alors quoi ? quoi ? je ne sais pas. l'intérieur. l'humeur du dedans. j'ai du mal avec l'attachement. du mal. oui. cela peut paraitre stupide.

ailleurs. "je t'aime tellement." elle fond en larmes.

je pars au village arranger les cours avec le dirlo, parce que je n'ai peur de rien et qui ne tente rien n'a rien. coup de fil, t'es passée où ? tu fais quoi ? t'es avec qui ? je m'inquiète, t'as pas eu un accident ? oh ! lâche moi, je n'ai fait que ce que je pensais avoir à faire sans rendre de compte à qui que ce soit. c'est nouveau, ce comportement. il reconnait qu'il est jaloux. et moi, je ne m'y habitue pas. il lui a fallu une vie pour s'abandonner à une relation amoureuse. il m'aura fallu dix ans pour qu'il devienne réellement amoureux de moi. et ça me fait peur. je ne retrouve pas mes marques, je m'étais habituée à cet état. peut-être même que j'aimais ça. tu sais, moi, les défis débiles, ça me dope, je n'aurais jamais fait d'études scientifiques sinon. ça part de loin. alors, quand ça touche la sphère des sentiments, pas impossible non plus. entre un pôle intrusif et un pôle désinvesti, je me suis construite. j'essaie toujours de lutter contre l'envahissement maternel, elle ne veut pas de mal, non, non, mais ça ne me fait pas de bien, et j'essaie de ne pas la blesser en la repoussant tant bien que mal, parfois, je ne peux pas. je souriais en écoutant les enfants jouer sur la mezzanine, imitant les bisous tonitruants et baveux de leur grand-mère, ma mère, comme ils étaient proches de la réalité ! comme ils ont bien vite cerné le personnage. yeurkkk ! et le dégoût que cela entraine. il n'y a pas que moi que ces "baisers", comme elle aime à préciser, répugnent. ils ont réussi à me faire sourire, bravo les kids !
et l'autre pôle, celui du désinvestissement, celui de non intérêt, dès la naissance, dès l'arrivée, rien à en tirer, une mauvaise herbe dans le champ, tant qu'elle n'embête pas les plantes, elle peut rester, on s'en fiche, elle a beau pavaner, s'efforcer d'être belle, intéressante, utile, rien n'y fera, par essence, elle n'est pas digne d'intérêt, un peu "on l'aime bien au village" mais si elle peut rester dans son coin, c'est pas plus mal. cette course à être remarquable, remarquée, aimable ou aimée, cette course vaine, parce que la condition intraseque N'EST PAS. Rien ne pourra jamais changer mon essence, je suis moi, fille de, femme de, avec deux chromosomes X, et je ne serai jamais fils de, parce que ce chrosmosome Y -que j'ai toujours vu comme un X amputé- n'est pas dans mon patrimoine génétique. Alors, à force, ce désintérêt, ce non-investissement, je l'ai peut-être malgré moi transformé en marque d'amour. Pour m'aimer, il faut ne pas s'intéresser à moi. M'aimer, c'est me lier et me laisser libre. M'aimer, c'est me laisser croire que je peux faire l'impossible, et ne pas porter la moindre once d'intérêt à mes réalisations. M'aimer, c'est compliqué. Me laisser aimer, c'est difficile, peut-être plus compliqué encore.

 

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