le bord pas franc du trottoir

le week-end dernier, luciole a chuté, en glissant le long d'un faux trottoir, tu sais, une marche d'un demi centimère de haut, qu'elle a essayé d'attaquer de biais. chute. elle n'a pas pleuré. je l'ai rejointe, on a fait un gros câlin, et après quelques paroles, on est repartis.

aujourd'hui, les quais sont encombrés, je fais un truc pas bien, je prends le trottoir. je remarque qu'à la descente, c'est pas mal, cet éventail de marches pour couvrir l'arc de cercle, et qu'à la montée, c'est chiant, parce que ça fait des petites marches de trottoir successives et courbes à bien négocier, je pense à la chute de ma fille, je n'ai pas le temps de finir mes pensées, que par solidarité me voilà par terre, seule comme une grande, sans atteinte aucune d'autrui, en criant très fort, parce que put#1 je me suis fait mal. pour que je jure, faut vraiment dépasser les limites. un cycliste s'est arrêté, je joue la fanfaronne fière à bras, oui, je me suis fait mal, mais ça va aller. j'opte pour le rue de beaune, bien dégagée, saloperie de jambes, elles me font souffrir. arrivée cahin caha à la première étape de mon parcours, je demande à m'isoler pour regarder l'étendue des dégâts. un superbe hématome bosselé s'installe doucement dans l'intérieur de ma cuisse gauche, autour du point de renconte de mon cadre alu et de ma chair. de l'autre côté, c'est le genou qui a morflé. et même si la fine soie du pantalon n'a pas été égartignée, dessous, c'est ouvert et la palie saigne légèrement. je repars, je suis en retard. c'est difficile, cette douleur dans la cuisse qui gangrène le moindre mouvement.

après 2h de boulot, en entretien et en réunion, et une traversée du sud au nord pour aller voir un spectacle, ce soir, ma jambe a mérité sa poche de glace. et moi, d'aller m'allonger.