accro et dépendances

ce matin, je pensais à la difficulté de vivre, celle qui impose de trouver du courage pour affronter la prochaine minute du quotidien, pas de grande pensée philosphique, pas de pulsion métaphysique, non, juste se dire que vivre la minute suivante ne va pas être plus ardu que supporter celle qui vient de s'écouler, et rien que ça, ça me semble la mer à boire. la minute est passée, pas plus difficile que la précédente, pas plus légère non plus, l'abîme de toutes les minutes à venir s'est ouvert devant mes yeux, et repartir à l'assaut de la suivante m'a demandé une grande inspiration pour se donner de l'élan. je ne veux pas savoir combien de minutes il y a dans une journée ou dans ma vie, l'immensité m'effraie.

autour, rien n'a changé, l'environnement est le même, plutôt luxueux, il y a même un rayon de soleil par la fenêtre, le premier depuis une semaine de ciel gris, c'est dire.

et pourtant, ce plomb qui tombe sur tout, je souris encore quand les enfants vont sauter sur les lits dans leur chambre parce qu'après, ce sera trop tard, maman aura fait les lits, viens vite !

une semaine sans exercice physique, et je repense à cet été 2004 où j'ai troqué la nicotine contre une heure de sport quotidienne, course à pied, ou natation à l'époque, en alternance, chaque matin au lever pour me sevrer, pour ne pas arrêter la cigarette contre les verres comme j'avais pu le fair quelques années plus tôt, dépendance, je crois que j'ai un net penchant vers les addictions, et là, tu vois, je me coltine une descente d'endorphines terrible, j'essaie de préserver mes proches de ma mauvaise humeur latente, j'essaie de ne pas hurler, de retenir mes cris, de ne pas faire porter à d'autres ce qui me pèse si lourd intérieurement.