fatigue ou déprime, jet lag ou rentrée ?

je ne sais pas de tout ça ce qui est le plus probable. peut-être un mélange de tout ça.

j'en ai assez de ce sentiment de flotter à côté de moi, d'être là sans y être vraiment. un drôle de sentiment.

j'ai regardé un documentaire sur une fratrie qui s'est retrouvée, 7 enfants d'une même mère, de 4 pères différents au moins, tous abandonnés, sauf une, pas aimée semble-t-il comme on pourrait l'attendre d'une mère, ou presque une deuxième que la mère faisait passer pour sa nièce... 7 enfants, 5 abandons, et parfois l'année suivante, une femme enceinte 7 fois, et des enfants donnés à l'adoption, qui ne sauront jamais rien de leur père biologique semble-t-il, la mère étant partie avec sa bouche cousue sur ses aventures.

je n'arrive pas à ranger, classer, trier, je procrastine au maximum sur mes travaux, sur mes dossiers, sur tout ce que je dois faire et queje ne fais pas, depuis des mois, les vacances ont passé, allez, on s'y met, et non, je ne fais pas, je ne fais rien,

je me déteste, j'aimerais faire ce que je me suis promis de faire, et rien. alors je continue de m'en vouloir.

je crois que je ressemble à mon père. encore. tant que je ne liquiderai pas ce foutu deuil, je crois que je continuerai d'en souffrir, malgré moi.

j'ai demandé à ma mère de s'excuser auprès de sa cousine, elle a encore du envoyer une de ces phrases assassines bien senties et stériles, comme ça, qui aime bien châtie bien. je lui ai demandé de s'excuser, parce qu'on ne fait pas de mal aux gens qui vous aident.

je pense aux phrases méchantes que j'ai pu dire à celle qui ne me parle plus, je sais d'où ça vient maintenant. hérédité, quand tu nous tiens, saloperie ! et cela nous poursuit de mère en fille, depuis déjà au moins deux générations. ma propre grand-mère a à peine connu sa propre mère, est-ce que cela a un lien ? est-ce que l'abandon par le décès précoce de la mère peut avoir des répercussions sur les générations suivantes, jusqu'à la mienne, jusqu'à celle de mes enfants.

mon fils a les plus belles mains du monde. ma fille me fait rire, elle quitte la table du petit déjeuner pour aller aux toilettes, se retourne pour vérifier si je la vois, pendant qu'elle baisse sa culotte en éclatant de rire devant mon air offusqué, et elle part en courant jusqu'auux toilettes.

je devrais aller dormir, je devrais travailler, ou bien lire, ou bien rêvasser, ou bien...

ce matin, j'ai éteint la radio pour entendre la discussion avec les enfants, il a raconté le film vu la veille, elle a avoué s'être un peu assoupie dans le fauteuil de la sale obscure.

je vais devoir faire un état des lieux, je vais faire un déménagement, je voudrais une jolie moto, je voudrais écrire ces deux lettres, et puis cette troisième lettre aussi, j'aimerais retrouver ma niaque, mon envie, mon mordant, ma joie de vivre, je voudrais tordre le cou à ce mauvais héritage paternel, et envoyer ad patres celui maternel, j'aimerais être autre, j'aimerais savoir m'assouplir, j'aimerais comprendre comment on peut s'asseoir en tailleur ou pas, j'aimerais...

je songe à toutes ces mesquineries balancées, tacle bas, qui blessent, qui touchent et font mouche, seuls témoignages d'amour maternel véritable me semble-t-il,