depuis la fenêtre

elle regarde la vue, perchée sur le rebord de la fenêtre, il n'y a pas de balcon à cet étage, elle est montée et sa tête touche presque le plafond, le garde-corps lui arrive sous les genoux, elle regarde la vue, elle pense à tout ce temps passé ici, elle pense à la première fois où elle est venue, dans cet endroit, juste un étage en-dessous, elle pense à tout ce temps passé là, elle se dit qu'elle y a passé de si bons moments. elle est nostalgique mais pas triste. une sorte de nostalgie heureuse.

elle regarde la vue, perchée sur le rebord de la fenêtre, elle regarde la vue, et une pensée fulgurante la transperce, elle pourrait tomber, elle regarde en bas, il n'y a pas de buisson, pas d'arbre, pas de toile d'auvent à l'aplomb, elle pourrait tomber, une belle ponctuation, elle aimerait que tout s'arrête là, figé ici, en cet instant, pour ne garder que le meilleur, et ne pas avoir peur de l'avenir.

elle regarde la vue, perchée sur le rebord de la fenêtre,
il vient la rejoindre, il demande si elle voit loin.

elle regarde la vue, perchée sur le rebord de la fenêtre, elle se demande si l'idée de la pousser dans le vide pourrait lui chatouiller l'esprit.