la vérité si je mens

je profite de ces journées libres, si jamais j'étais embauchée, si jamais ça se concrétisait rapidement, si jamais... je ne pourrais plus faire les courses au milieu de l'après-midi plutôt qu'à la sortie du travail, je prends la petite rue, je croise cet acteur qui marche en parlant avec une femme. je l'ai déjà vu ici, c'est un habitué aussi de ces petits commerces cachés dans cette petite rue. je vais discuter avec le poissonnier jeune papa, et je prends des petites crevettes, je tourne devant l'étal des poissons, l'acteur est là, et il engage la conversation sur le poids des bestioles qui s'agitent sur le plateau de la balance. tiens, tiens, tu veux aussi manger des langoustines ce soir, toi ? je vais chercher de la viande, puis du fromage, on se recroise devant l'étal du fromager, après les fruits et légumes, il a l'air sympa, je crois qu'il me cherche du regard, on plaisante sur qui doit être servi en premier par le fromager... je ne peux pas m'empêcher de penser à mon homme qui m'aurait dit "là, tu vois, ce type, tu l'attires, c'est évident." il a peut-être raison. avant, je n'aurais rien vu, maintenant, je me dis que oui, c'est pas impossible. et c'est pas déplaisant. ma robe est certainement un peu courte pour me laisser passer inaperçue.